(Version française ci-dessous)
• Guten Tag, Wael. Können Sie uns von Ihrem musikalischen Werdegang erzählen und durch welche bedeutenden Momente Sie als Künstler und als Mensch auf diesem Weg geprägt wurden?
Meine Verbindung zur Musik begann bereits in meiner Kindheit. Ich bin in eine musikalische Familie hineingewachsen. Mein Vater war wie auch mein Großvater Flötist im Cairo Symphony Orchestra. In Dubai, wo ich geboren wurde, lief zu Hause Musik von Bach, Mozart, Beethoven, Tschaikowski, Debussy sowie Musik aus dem Iran, Pakistan, Indien und natürlich auch ägyptische Musik. Als ich sieben Jahre alt war, zog meine Familie nach Kairo zurück, und damit begann meine Karriere. Damals spielte ich als Sänger und Schauspieler eine Hauptrolle in einer Kinderoperette. Diese Reise mit Musik und Theater setze ich bis heute fort. Dabei begleitet mich immer die Stimme meines Vaters, dem ich diesen Weg verdanke. Ohne ihn würde ich heute nicht hier stehen.
• Ihre Musik vereint Elemente verschiedener Kulturen, ganz nach Ihrem Motto „Music has no borders“. Was bedeutet das genau für Sie? Hatten Sie Erfahrungen, bei denen Musik kulturelle und sprachliche Barrieren überwinden konnte?
Mit diesem Motto möchte ich auf die universelle Sprache der Musik hinweisen. Schon immer hat mich Musik aus verschiedenen Kulturen und Epochen fasziniert. Das bedeutet, dass weder Ort noch Zeit meine musikalische Laufbahn begrenzen. Als junger Mann war ich im Opernhaus Kairo als Solosänger für traditionelle arabische Musik tätig. Ich hatte die Gelegenheit, fast in allen arabischen Ländern aufzutreten. In jedem Land war es mir wichtig, während des Konzerts ein dort bekanntes traditionelles Lied zu singen. So begeistert war ich, dass ich viele Kassetten von überall her gesammelt habe. Das einzige Mal, wo es nicht klappte, war in China – da konnte ich nicht so schnell Chinesisch singen! Als ich in die Schweiz kam, dauerte es zehn Jahre, bis ich auf Deutsch und Französisch gesungen habe. Es war mir wichtig, meine Ideen und Gefühle in diesen beiden Landessprachen auszudrücken, um eine engere Verbindung zu den Menschen aufzubauen. Als Ergebnis dieser Reise entstand 2019 mein Soloalbum „Wurzeln“.
• Ihre Leidenschaft gilt neben der Musik auch dem Theater. Wie integrieren Sie dies in Ihre Aktivität? Gab es Situationen, in denen die Verschmelzung dieser beiden Welten Sie besonders tief berührt hat?
Die Verschmelzung von Musik und Theater berührt mich fast immer. Mein allererster Auftritt war mit sieben Jahren in einer Operette. Für mich sind Musik und Theater untrennbar miteinander verbunden. Ich denke Musik und spiele Theater, und ich spiele Musik und denke Theater. Bei jeder Kreation fließt ein musikalisch-theatralischer Aspekt mit ein – selbst bei Liedern. Ich behandle einen Liedtext wie einen Monolog oder Dialog einer Szene. Wenn ich Theater spiele, achte ich genauso auf die Musik in der Sprache, in den Bewegungen und in der Mimik. Jede Pause und jeder Klang sind wichtig, denn sie verleihen einer Darbietung ihren besonderen Charme. Es ist also kein Wunder, dass ich lange bevor ich Théâtre Musical Theater in Bern studierte, bereits Kompositionen in diese Richtung schrieb.
• Im Rahmen des Festivals TEXTUR werden Sie in der Sekundarschule Binningen ein Atelier leiten zum Thema Musik und Tradition. Was ist das Ziel dabei? Wie gehen Sie vor, um die jüngere Generation zu begeistern?
In einer Zeit, die stark vom Mainstream geprägt ist, möchte ich bei den Schülerinnen und Schülern das Interesse an traditioneller Musik in der Schweiz wecken. Gemeinsam untersuchen wir die gesellschaftlichen Verhältnisse, die in manchen Liedern behandelt wurden, und wie die Menschen damals über diese Themen gesungen haben. Viele Menschen, besonders die Jugendlichen, sind durch soziale Medien mit einer dominanten englischen Kultur konfrontiert. Neben diesen globalen Strömungen sollten wir unsere eigenen Werte und unsere Kultur pflegen. Unsere Welt feiert das Individuum, und zu jedem Individuum gehört auch eine einzigartige Kultur und Geschichte. Mit diesem Ansatz habe ich mit den Schülerinnen und Schülern einige Schweizer Lieder bearbeitet. Sie schrieben eigene Texte und setzten sich manchmal mit denselben Themen in einem heutigen Kontext auseinander. Es war spannend zu sehen, wie sie von einem Tag auf den anderen vom Englischen zum Schweizerdeutschen wechselten, obwohl sie aus verschiedenen kulturellen Hintergründen stammen. Letztendlich bleibt ein menschliches Gefühl dasselbe, auch wenn es in verschiedenen Sprachen ausgedrückt wird.
• Sie werden beim Festival im Duo mit Tamar Eskenian auftreten. Was möchten Sie dem Publikum darüber heute schon verraten?
Tamar Eskenian und ich haben ein schönes Programm aus verschiedenen Orten und Zeiten entwickelt, das das Dasein aller Menschen spürbar macht. Wir spielen Stücke über Gefühle, die Natur, Trauer, Freude und die Liebe. Wir freuen uns sehr darauf, diese musikalische Reise gemeinsam mit allen zu erleben■
— Français: —
Entretien avec Wael Sami Elkholy
• Bonjour Wael. Pourriez-vous nous parler de votre parcours musical et des moments importants qui vous ont marqué en tant qu’artiste et en tant qu’homme?
Mon lien avec la musique a commencé dès mon enfance. J’ai grandi dans une famille de musiciens. Mon père, tout comme mon grand-père, était flûtiste au Cairo Symphony Orchestra. À Dubaï, où je suis né, nous écoutions à la maison de la musique de Bach, Mozart, Beethoven, Tchaïkovski, Debussy, ainsi que de la musique iranienne, pakistanaise, indienne et bien sûr égyptienne. À l’âge de sept ans, ma famille est retournée au Caire, et c’est là que ma carrière a commencé: j’ai débuté dans le rôle principal d’une opérette pour enfants en tant que chanteur et acteur. Ce voyage entre musique et théâtre, je le poursuis encore aujourd’hui, toujours guidé par la voix de mon père à qui je dois ce parcours. Sans lui, je ne serais pas là aujourd’hui.
• Votre musique allie des éléments de différentes cultures, fidèle à votre devise «Music has no borders». Qu’est-ce que cela signifie exactement pour vous? Avez-vous eu des expériences où la musique a pu surmonter les barrières culturelles et linguistiques?
Avec cette devise, je veux souligner le langage universel de la musique. La musique de différentes cultures et époques m’a toujours fasciné. Cela signifie que ni le lieu ni le temps ne limitent mon parcours musical. Quand j’étais jeune, j’étais soliste de musique arabe traditionnelle à l’Opéra du Caire. J’ai ainsi eu l’occasion de me produire dans presque tous les pays arabes. Dans chaque pays, il me tenait à cœur de chanter une chanson traditionnelle connue du public pendant le concert. J’étais tellement passionné que j’ai collecté de nombreuses cassettes de partout. La seule fois où cela n’a pas fonctionné, c’était en Chine – je n’ai pas pu apprendre le chinois assez rapidement pour le chanter! Quand je suis arrivé en Suisse, il m’a fallu dix ans avant de chanter en allemand et en français. Il était important pour moi d’exprimer mes idées et mes sentiments dans ces deux langues nationales, afin de tisser un lien plus étroit avec les gens. C’est de ce voyage qu’est né en 2019 mon album solo «Wurzeln» (Racines).
• Vous avez une passion non seulement pour la musique, mais aussi pour le théâtre. Comment intégrez-vous cela dans votre activité? Y a-t-il eu des moments où la fusion de ces deux mondes vous a particulièrement touché?
La fusion de la musique et du théâtre me touche presque toujours. Ma toute première représentation remonte à l’âge de sept ans, dans une opérette. Pour moi, la musique et le théâtre sont indissociables. Je pense musique et je joue du théâtre, je joue de la musique et je pense théâtre. Dans chaque création, il y a un aspect musical et théâtral, même dans les chansons. Je traite les paroles d’une chanson comme un monologue ou un dialogue scénique. Quand je joue au théâtre, je fais tout autant attention à la musique dans la parole, dans les mouvements et dans les mimiques. Chaque pause et chaque son sont importants, car ils apportent un charme particulier à une représentation. Il n’est donc pas étonnant que, bien avant d’étudier le Théâtre Musical Theater à Berne, j’écrivais déjà des compositions dans ce sens.
• Dans le cadre du festival TEXTUR, vous dirigerez un atelier sur la musique et la tradition é l’école secondaire de Binningen. Quel est l’objectif de cet atelier? Comment faites-vous pour susciter l’enthousiasme des jeunes générations?
À une époque fortement marquée par le mainstream, je voudrais éveiller l’intérêt des élèves pour la musique traditionnelle de la Suisse. Ensemble, nous examinons les conditions sociales abordées dans certaines chansons, et la manière dont les gens chantaient à propos de ces sujets à l’époque. De nombreuses personnes, en particulier les jeunes, sont confrontées à une culture anglaise dominante par le biais des réseaux sociaux. En parallèle à ces influences mondiales, nous devrions préserver nos propres valeurs et notre culture. Notre monde célèbre l’individu, et chaque individu a aussi une culture et une histoire uniques. En partant de cette approche, j’ai travaillé avec les élèves sur quelques chansons suisses. Ils ont écrit leurs propres paroles et ont parfois traité les mêmes thèmes dans un contexte actuel. Il était fascinant de voir comment, du jour au lendemain, ils passaient de l’anglais au suisse allemand, même s’ils venaient de divers horizons culturels. En fin de compte, un sentiment humain reste le même, même s’il est exprimé dans différentes langues.
• Vous allez vous produire en duo avec Tamar Eskenian lors du festival. Que pouvez-vous déjà nous dévoiler à ce sujet?
Tamar Eskenian et moi avons développé un beau programme avec des pièces de différentes époques et régions, qui rendent sensible l’existence de tous les êtres humains. Nous interpréterons des œuvres qui parlent des sentiments, de la nature, de la tristesse, de la joie et de l’amour. Nous sommes impatients de vivre ce voyage musical avec vous tous■